Depuis longtemps, Huawei prépare son propre système d’exploitation, mais en précisant toujours qu’il continuerait à utiliser Android sur ses téléphones. L’imbroglio avec le gouvernement américain a obligé la société à changer ses plans : elle promet de lancer des smartphones fonctionnant sous HarmonyOS 2.0 dans le courant de 2021.
HarmonyOS 2.0 a été annoncé lors de la conférence HDC 2020 (Huawei Developer Conference). Le système est conçu pour fonctionner sur tous les types de produits, y compris les montres, les téléviseurs intelligents et, oui, les téléphones portables.
La première version bêta pour smartphones sera mise à la disposition des développeurs en décembre 2020, avec le SDK, la documentation et l’émulateur. Le PDG Richard Yu a confirmé à HDC que la société lancera des téléphones portables avec HarmonyOS en 2021.
Huawei va ouvrir le code HarmonyOS
Huawei prévoit d’ouvrir le code HarmonyOS par le biais du projet OpenHarmony. Ainsi, d’autres fabricants pourraient adopter le système d’exploitation, tout comme Google le fait avec l’AOSP (Android Open Source Project).
La version initiale d’OpenHarmony prendra en charge des appareils de 128 Ko avec 128 Mo de RAM ? ce qui est suffisant pour les bracelets de fitness, par exemple. En avril 2021, Huawei prévoit d’ajouter un support matériel avec une mémoire comprise entre 128 Mo et 4 Go. Puis, en octobre 2021, ce sera le tour des appareils disposant de plus de 4 Go de RAM.
Le calendrier d’OpenHarmony est différent de celui que Huawei prévoit pour son HarmonyOS. Cependant, il indique que le système se concentrera initialement sur les téléphones intermédiaires ayant moins de 4 Go de RAM.
Huawei a également préparé une alternative aux services Google Play, appelée HMS (Huawei Mobile Services) : elle est présente dans 96 000 applications, contre 60 000 en mars. C’est peu par rapport à Android, mais il continue à se développer.
En outre, la Chine propose l’interface HiCar pour les véhicules, équivalente à Apple Carplay et Android Auto. Elle a rejoint plus de 20 constructeurs automobiles et vise à atteindre 5 millions de voitures d’ici 2021.
Huawei est touché par les sanctions américaines
Huawei essaie de moins dépendre d’Android. Depuis mai 2019, Google ne peut plus accorder de licence au fabricant pour le Play Store en raison de sanctions gouvernementales. Et en août, les États-Unis n’ont pas renouvelé leur licence générale temporaire (TGL) pour fournir des mises à jour de sécurité aux appareils Android déjà commercialisés.
Huawei était le leader des ventes de téléphones portables au deuxième trimestre 2020, mais il devrait produire moins d’unités l’année prochaine. La société devra cesser de fabriquer les puces Kirin après l’interruption du contrat avec le taïwanais TSMC, qui fait suite aux sanctions américaines. Il cessera également de recevoir des écrans et autres composants de Samsung et LG.