Jeux

Acheter des jeux au Canada n’est pas aussi bon marché qu’il n’y paraît

C’était un mardi que j’ai reçu le courriel de Thassius, notre intrépide rédacteur en chef ici à TB. J’étais en croisade et je buvais de la limonade, ce que je fais habituellement le mardi. Entre une gorgée de ce rafraîchissement et une tentative d’effacer une consonne appliquée à la mauvaise case, j’ai lu sa missive.

Thás m’y a fait une curieuse suggestion pour le thème de ma chronique de cette semaine. Il a suggéré que je parle un peu des coûts liés au fait d’être un joueur ici dans l’hémisphère nord, plus particulièrement en ce qui concerne le Canada. Comme il l’a expliqué, nous avons une bonne idée de ce que c’est que d’être un joueur en France (c’est comme presque tout dans notre pays, malheureusement : un peu compliqué), mais en général, les situations dans les autres pays sont inconnues. Pour vivre ici, j’ai une bonne perspective des valeurs requises par le passe-temps des joueurs.

À l’exception peut-être de la pratique du cerf-volant, tous les passe-temps sont considérablement onéreux. Les geeks ont la malheureuse particularité d’être attirés par des passe-temps particulièrement coûteux : les jeux de cartes à collectionner, les bandes dessinées, les films et les figurines ou, comme c’est le cas pour cette rubrique, les jeux. Et les pauvres (comme moi et peut-être vous) qui aiment tous ces simultanément ; ces intérêts font une recette gourmande parfaite pour le vidage progressif mais inexorable d’un compte bancaire, quel que soit le pays où vous vivez. Lorsqu’ils se réunissent, ces passe-temps forment un mégazord de shopping qui doit être expliqué et justifié aux parents ou aux épouses.

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Tout d’abord, une petite observation: je parle dans la position de quelqu’un qui vit en dehors de la France depuis près d’une décennie, et qui n’y était pas si joueur quand il y vivait. Par conséquent, ma connaissance du scénario national actuel des joueurs pourrait être sérieusement déphasée. Si à un moment donné je dis quelque chose comme “ici au Canada, nous faisons X” comme si cela impliquait que je crois que la même chose ne se fait pas en France, n’hésitez pas à me corriger si nécessaire.

Oui, eh bien. Ici, il y a essentiellement deux grandes options pour acheter des jeux : le “commerce de détail pur” et les magasins de revente.

Par vente au détail pure, on entend les magasins qui fonctionnent de la même manière que n’importe quel autre magasin de n’importe quel autre produit : ces magasins reçoivent des livraisons de leurs distributeurs (ou parfois directement des usines de ceux-ci) et les mettent en rayon à un prix un peu plus élevé que celui qu’ils ont payé.

Cette catégorie comprend des magasins tels que Walmart, Best Buy, Future Shop et d’autres établissements qui finissent par devenir la Mecque technologique pour nos compatriotes en visite à l’étranger. Ils vendent des jeux tout neufs, encore scellés dans ce plastique dont l’enlèvement est si satisfaisant. En fait, dans les années 1990, ma mère avait une de ces traquitanes qui permettaient de sceller les aliments avant de les conserver au réfrigérateur. J’utilisais cette machine pour sceller mes poupées et mes magazines “Turma da Mônica”, juste pour pouvoir redécouvrir le plaisir de briser leurs scellés.

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En général, les prix des versions Xbox 360 et PS3 vont de 50 à 60 euros, ce qui équivaudrait à 85 et 102. Les jeux Wii atteignent rarement 50 euros, même au lancement.

Comme vous pouvez le voir, ce n’est pas aussi bon marché qu’on pourrait le croire en France. D’autre part, le salaire minimum au Canada est d’environ 1 500 euros (et même les employés de McDonalds ici ne gagnent pas le salaire minimum ; dans ce cas, le plancher salarial est une sorte de suggestion aux employeurs, qui paient généralement un peu plus que cela).

Mais comme je l’ai dit au début, ce n’est vraiment pas aussi bon marché qu’on pourrait le croire. En fait, bien que le pouvoir d’achat y soit considérablement plus élevé, les 60 euros canadiens ne représentent pas exactement la monnaie du pain ou des pièces de monnaie que vous trouvez sur le tableau de bord. Il y a donc l’autre option, un peu controversée.

Outre la “vente au détail pure”, il existe des magasins de revente comme EB Games (qui est l’incarnation canadienne du GameStop américain). EB Games était la branche gamer de la défunte Boutique électronique (d’où l’acronyme), un magasin d’électronique qui prenait son dernier souffle au moment où je suis arrivé au Canada. La boutique électronique a disparu, mais EB Games a été rachetée par GameStop et est passée à autre chose.

Bien qu’elle vende également des jeux neufs, le principal modèle commercial est la revente de jeux d’occasion. Et c’est là que réside la controverse.

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EB Games achète de vieux jeux aux clients (ou plutôt, ils les échangent contre des crédits de magasin). À première vue, cela semble être une bonne méthode pour valoriser un vieux jeu auquel on ne compte pas rejouer. Cette illusion disparaît lorsque vous essayez d’échanger des jeux dans le magasin et que vous découvrez qu’ils valent, quand très, entre 5 et 10 euros. En soi, cela ressemble à une crevaison ; cette impression se vérifie à coup sûr quand on regarde dans les rayons des magasins et qu’on trouve les mêmes jeux revendus pour 30 euros.

J’ai essayé d’échanger des jeux à EB Games une fois, il y a de nombreuses années. L’un des jeux était Spider-Man 2 pour PS2, considéré comme “rare” à l’époque (qui sait pourquoi). Le vendeur m’a dit, avec enthousiasme, qu’il y a eu des mois où personne n’a proposé Spider-Man 2 à l’échange. Combien m’ont-ils donné pour le jeu ? Sept euros. Depuis l’époque coloniale, un franchiseur n’a pas été autant exploité par les gringos.

Si vous voulez simplement acheter des jeux, EB Games n’est pas une mauvaise option : les jeux d’occasion sont assez bon marché par rapport aux jeux neufs, et il y a une garantie de 30 jours. En revanche, je ne recommande pas de leur vendre des jeux. Pas étonnant qu’il y ait un sentiment général de ressentiment envers les pratiques d’EB Games ou de GameStop.

Vous avez des réserves sur l’achat de jeux d’occasion, ou tout cela pour une réduction ?

A propos de l'auteur

Ronan

Le Breton de l'équipe ! Développeur back-end dans une startup française. Internet des objets, domotiques, mes sujets de prédilection sont vastes. #teamLinux sur PerlmOl

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