Pour Sony, les développeurs de jeux doivent proposer un contenu à thème équilibré. À cet égard, la société a confirmé au Wall Street Journal qu’elle avait créé un ensemble de directives pour empêcher que des scènes explicitement sexuelles n’apparaissent dans les titres de l’écosystème PlayStation.
Il y avait déjà des rumeurs sur les nouvelles règles, mais Sony avait traité la question très discrètement. Bien qu’il n’y ait pas de détails, on sait que les lignes directrices peuvent être encore plus restrictives que le CERS américain et les systèmes européens de classification par âge PEGI.
Selon des sources interrogées par le Wall Street Journal, l’objectif principal de Sony est de freiner la représentation excessivement sexualisée des femmes dans les jeux. La décision serait prise dans le contexte de #MeToo, un mouvement de lutte contre le harcèlement sexuel qui s’est renforcé en 2017 après les scandales impliquant l’ancien producteur de films Harvey Weinstein.
En même temps, la marque PlayStation se préoccupe des contenus sexuellement explicites, surtout au Japon : là, les studios semblent de plus en plus disposés à produire des titres au contenu sexualisé.
Alors que Sony affirme que les directives sont destinées à permettre aux studios de proposer des jeux qui “n’interfèrent pas négativement avec la croissance et le développement des jeunes”, il semble y avoir une tentative d’empêcher que les contenus à orientation sexuelle n’entraînent des problèmes juridiques et d’image pour la société.
On ne sait pas exactement depuis quand, mais les règles sont appliquées depuis un certain temps. Sans surprise, certaines personnes n’en sont pas satisfaites. Dans certains titres, les producteurs ont dû utiliser des effets de lumière (comme dans l’image ci-dessous), de la fumée ou autres pour couvrir les parties intimes des personnages. Cela se serait produit, par exemple, dans la série Nekopara. Devil May Cry 5 semble également avoir été touché.
Du côté des développeurs, la principale crainte est que les restrictions nuisent à la créativité ou augmentent le temps de production ? “Vous ne savez pas ce qu’ils [Sony] vont dire avant d’avoir terminé le travail et de l’avoir envoyé pour examen”, a déclaré l’un des répondants.
On peut également s’interroger sur les effets secondaires de cette décision à moyen ou long terme : le manque de clarté des règles et leur sévérité même n’inciteront pas les développeurs à privilégier les autres plateformes (Nintendo, Xbox et PC) ? C’est une question pertinente, bien que Sony ne s’en préoccupe pas.
