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Ce n’est pas de la sorcellerie, c’est de la technologie : comment fonctionne l’hoverboard Lexus

Il est difficile de croire qu’un hoverboard puisse réellement exister. Nous avons déjà été dupés avec HUVr, un tableau futuriste qui n’était qu’une partie d’une campagne pour être viral. Le doute est revenu quand Lexus a sorti il y a quelques semaines un teaser montrant son propre hoverboard. Maintenant, avec plus de détails, vous pouvez savoir comment cela fonctionne (et quelques petits secrets seront révélés).

Le toboggan, comme Lexus a baptisé son hoverboard, ne flotte pas par magie : le concept physique appliqué à la planche est appelé lévitation magnétique. Sans trop de complications, les aimants et les supraconducteurs travaillent ensemble à très basse température pour faire en sorte que les champs magnétiques se répliquent, créant une sorte de lévitation.

Si vous avez dormi dans les classes de physique du lycée, les supraconducteurs sont des matériaux qui, lorsqu’ils sont soumis à de très basses températures, n’ont aucune résistance électrique. Lorsqu’ils sont combinés à des aimants, l’effet du superdiamagnétisme se produit, dans lequel la perméabilité magnétique est égale à zéro (c’est-à-dire qu’il n’y a pas de champ magnétique à l’intérieur du matériau).

Ainsi, lorsqu’il est placé sur un aimant permanent, le supraconducteur reste coincé dans le champ magnétique permanent et, bien qu’il soit très froid, il continue à flotter. La tâche, à partir de cette partie, consiste à faire intégrer deux cryostats dans la carte, qui refroidissent le supraconducteur à une température de -197 ºC à partir d’azote liquide. L’image ci-dessous montre l’harmonie de tout :

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Ainsi, non seulement une traînée d’aimants est nécessaire pour repousser le supraconducteur, mais elle doit aussi être refroidie à tout moment par de l’azote liquide. Le président d’Evico, une société spécialisée dans la lévitation magnétique qui a collaboré avec Lexus sur ce projet, explique :

Le champ magnétique de la piste est effectivement “gelé” dans les supraconducteurs du tableau, ce qui permet de maintenir la distance entre le tableau et la piste  ? essentiellement de maintenir le tableau à flot. A énergie est assez forte pour permettre à une personne de se tenir debout ou même de sauter sur la planche”.

Pas étonnant que Lexus ait construit un hoverpark à Barcelone. C’est-à-dire un parc qui a des pistes similaires à celles du skateboard, mais qui a une piste magnétique de 200 m de profondeur, qui est seulement l’endroit où la magie se produit. Une partie du sol de l’hoverpark est d’ailleurs recouverte de plâtre (pas de ciment) afin de ne pas entraver le fonctionnement des champs magnétiques.

Si vous n’avez pas encore vu la vidéo de promotion du diaporama (ci-dessus), sachez qu’il existe un itinéraire unique pour voyager. La piste magnétique est même encastrée dans le petit lac au milieu du parc, le plus visible dans une autre vidéo réalisée par The Verge :

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L’ensemble du parcours a été effectué par le patineur professionnel Ross McGouran, engagé par Lexus pour participer à la campagne “Amazing in Motion”. Il raconte comment s’est déroulé le processus d’apprentissage : “J’ai passé 20 ans à faire du skateboard, mais sans les frictions il semble que j’ai dû apprendre une compétence totalement nouvelle, surtout dans la posture et l’équilibre qu’il faut avoir pour faire de l’hoverboard”.

Lexus a également publié une vidéo montrant l’ensemble du processus de création de l’hoverboard, qui a duré 18 mois. Vous pouvez voir que Slide est en fait un coup de marketing (très bien fait, d’ailleurs). Ce n’est pas Lexus qui est responsable de la magie du conseil : il a engagé des équipes de chercheurs de l’IFW de Dresde, en Allemagne, et d’Evico, une filiale de l’IFW. Le fabricant japonais était uniquement chargé de la finition de Slide(qui était excellente). Regardez le processus de conception ci-dessous :

Bien que nous semblions avoir fait un pas vers l’avenir, il existe des appareils qui utilisent la lévitation magnétique depuis au moins deux ans maintenant. Un exemple est un autre hoverboard appelé Hendo Hover. L’opération est essentiellement la même : la planche flotte à 2,5 cm du sol uniquement sur des surfaces en aluminium en utilisant des champs magnétiques et supporte jusqu’à 140 kg.

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Hendo Hover a participé à une campagne Kickstarter réussie l’année dernière et a récolté environ un demi-million de euros. A l’époque, son créateur, Greg Henderson, disait qu’elle s’inspirait de l’architecture: “si vous pouvez faire léviter un train qui pèse 50 000 livres, pourquoi pas une maison ?

Oui, Henderson n’est pas fou. Si vous ne vous souvenez pas, la série de trains L0 au Japon utilise la lévitation magnétique pour atteindre des vitesses supérieures à 500 km/h ( !), mais elle ne devrait être disponible au public que vers le milieu de l’année 2027. D’autre part, à Shanghai, la ligne de Maglev Dauphin chinois est utilisée depuis 2003 pour déplacer des trains à l’aide d’aimants et de supraconducteurs.

Sur la base de la même technologie, il existe déjà un projet similaire en France : le Maglev Cobra. Développé par des scientifiques de l’Université fédérale de Rio de Janeiro (UFRJ), le Cobra utilise uniquement de l’énergie électrique, fonctionne à une vitesse moyenne de 70 km/h et les chercheurs estiment que le coût de production est équivalent à un tiers de celui du métro.

Malheureusement, à part Hendo Hover, qui coûte 10 000 euros, les grandes solutions qui utilisent la lévitation magnétique sont encore loin d’être à la portée du public. Lexus, par exemple, n’a même pas l’intention de commercialiser la Slide.

A propos de l'auteur

Zineb

Enseignante en lycée, je m'intéresse à tout ce qui touche aux nouvelles technologies. #teamMac sur PerlmOl (je ne me sépare d'ailleurs jamais non plus de mon Iphone).

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