La NASA a publié lundi (12) le résultat d’une étude approfondie menée en partenariat avec l’Université d’Irvine, en Californie, qui confirme : le glacier géant qui fait partie de l’Antarctique occidental souffre non seulement d’un effondrement lent mais irréversible.
Cette constatation ne décrit pas (du moins pas maintenant) le début d’un scénario apocalyptique, mais elle est préoccupante : en termes pratiques, le phénomène pourrait provoquer une élévation du niveau de la mer d’au moins 1,2 mètre. Heureusement, si nous pouvons utiliser cette définition, c’est que des niveaux alarmants ne seront atteints que dans les siècles à venir, très probablement pas avant les 200 prochaines années.
L’étude était principalement basée sur l’analyse des sols de la région et sur la cartographie par satellite et par avion des 40 dernières années. Ce n’est pas un hasard si le premier avertissement concernant la fonte de l’Antarctique occidental a été donné par le scientifique John H. Mercer en 1978.
L’étude actuelle ne sert pas seulement à renforcer un phénomène décrit il y a près de 40 ans, mais surtout à confirmer que rien ne peut être fait pour arrêter la fonte de la glace – un certain effort ne peut que la ralentir, au mieux.
Selon Eric Rignot, professeur à l’université d’Irvine qui a mené les recherches, le glacier se trouve sur une dépression dans le sol, une sorte de “coquille” dont l’ouverture est vers le haut. Au fur et à mesure que les bords du bloc diminuent, l’eau résultant de ce processus, plus chauffée, s’y accumule, à l’intérieur de la dépression, accélérant un processus de fusion déjà considéré comme rapide.
Toutes les conséquences possibles d’un changement de cette ampleur ne sont pas encore connues, mais les principales ne sont pas difficiles à estimer : changement climatique majeur, multiplication des catastrophes naturelles, et même des villes côtières du monde entier englouties totalement ou partiellement par l’eau, par exemple.
La meilleure façon de s’attaquer au problème est également une idée bien connue, mais qui ne nécessitera probablement pas un effort global et organisé : une plus grande efficacité dans la lutte contre la pollution, notamment en ce qui concerne la combustion des combustibles fossiles.
Mais les scientifiques n’attribuent pas le phénomène exclusivement à l’action humaine : la planète semble entrer dans un processus naturel de changement, comme plusieurs autres qui se sont produits tout au long de son existence. Ce qui provoque un certain étonnement, c’est la rapidité du processus : d’un point de vue géologique, l’élévation du niveau de la mer de quelques mètres en quelques siècles n’est qu’un instant.