Facebook, le propriétaire de WhatsApp, s’est exprimé après la révélation que le compte de messagerie de Jeff Bezos avait été piraté. Selon l’entreprise, la responsabilité n’en incombe peut-être pas à l’application, mais à l’iPhone.
Dans une interview avec Bloomberg à Davos, en Suisse, Nicola Mendelsohn, vice-président de Facebook pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique, a déclaré que la société ne ferait pas de commentaires sur des cas individuels. Elle a toutefois indiqué que la fuite de données était due à des failles dans l’iOS.
“Une des choses qui ressortent sont en fait certaines des possibles vulnérabilités sous-jacentes des systèmes d’exploitation des téléphones portables”, a-t-il déclaré. “Du point de vue de WhatsApp, du point de vue de Facebook, ce qui nous intéresse le plus, ce dans quoi nous investissons, c’est de nous assurer que les informations que les gens ont avec nous sont sûres et sécurisées.
Mendelsohn n’a pas mentionné iOS, mais le téléphone portable utilisé par Bezos était un iPhone X. L’exécutif aurait subi une “extraction massive et non autorisée” de données après avoir reçu une vidéo du prince héritier d’Arabie Saoudite Mohammad bin Salman en mai 2018. Il avait fourni son numéro de téléphone à bin Salman lors d’un dîner à Los Angeles.
Le soupçon est apparu dans un rapport de la société de conseil FTI, engagée par Bezos. Le document indique que la fuite a atteint des dizaines de gigaoctets et a été réalisée à l’aide d’un outil de NSO Group, une société israélienne responsable du logiciel espion Pegasus. La société affirme qu’elle n’est pas impliquée dans cette affaire car sa technologie “ne peut pas être utilisée dans les numéros de téléphone américains”.
L’affaire a été portée devant l’ONU, qui a demandé des explications au gouvernement saoudien. Dans une déclaration, les experts de l’organisation ont affirmé que l’attaque suggère une participation de bin Salman pour “influencer, sinon faire taire, les rapports du Washington Post sur l’Arabie Saoudite.
Bezos est propriétaire du Washington Post depuis 2013. Le journal est le même que celui où travaillait le chroniqueur Jamal Khashoggi avant d’être assassiné en octobre 2018 sur ordre du prince saoudien, selon les Etats-Unis.
L’Arabie saoudite a qualifié d'”absurdes” les allégations de Jeff Bezos concernant l’invasion des téléphones portables. Le pays a également déclaré qu’il “ne mène pas d’activités illégales de cette nature, ni ne les tolère”, et a demandé que les preuves soient rendues publiques afin qu’il puisse être “prouvé qu’elles sont fausses”.
