Cloudflare, un service de distribution de contenu qui protège les sites web contre les attaques, n’utilisera plus reCaptcha pour bloquer le trafic des robots : la société a migré vers une technologie indépendante après que Google a déclaré qu’il facturerait le service, ce qui augmenterait les coûts d’infrastructure web de la société des millions par an ?
reCaptcha a été acheté par Google en 2009 et montrait à l’origine deux mots pour aider à scanner les livres, mais il est passé à la version actuelle, qui vous demande de marquer les feux de circulation, les voitures ou les vélos (et donc d’entraîner l’intelligence artificielle de Google). Presque tous les sites web peuvent implémenter reCaptcha gratuitement, mais Cloudflare consomme tellement de ressources que Google a décidé de faire payer.
Dans Cloudflare, un serveur intermédiaire se trouve entre l’ordinateur source et le serveur de destination ; cet intermédiaire analyse si le trafic est malveillant ou non. Dans des conditions normales, une attaque est immédiatement bloquée et une personne est dirigée vers le serveur final de manière transparente. Le reCaptcha n’était affiché que lorsque la société n’était pas sûre à 100 % de la légitimité de l’accès.
Ce mécanisme est utilisé depuis la naissance de Cloudflare, mais l’entreprise elle-même admet que l’adoption de reCaptcha a posé quelques problèmes : Cloudflare affirme avoir des “engagements stricts en matière de respect de la vie privée” et n’utilise pas les données des utilisateurs pour cibler les annonces, contrairement à Google, qui a suscité des inquiétudes chez certains clients.
En outre, les services de Google (y compris reCaptcha) sont bloqués en Chine, qui représente 25 % de tous les internautes. Cela signifie que lorsqu’un utilisateur chinois tombait sur la page de défi, il ne pouvait pas répondre à reCaptcha et n’avait donc pas accès au site souhaité.
Cloudflare utilise le hCaptcha comme alternative
Avec le projet de Google de faire payer reCaptcha, Cloudflare a cherché des alternatives et est arrivé à hCaptcha, développé par une société indépendante appelée Intuition Machines, dans l’état américain de Californie. Pour l’utilisateur, le processus est similaire : il suffit de cocher une case et de répondre au défi, comme par exemple sélectionner tous les chiens. Mais hCaptcha est axé sur la protection de la vie privée.
Selon Cloudflare, hCaptcha a été choisi parce qu’il ne vend pas de données personnelles et collecte le moins d’informations possible ; il a obtenu des résultats similaires à ceux de reCaptcha dans les tests A/B ; il fonctionne dans les régions où Google est bloqué ; et il a une solution pour les utilisateurs malvoyants et d’autres problèmes d’accessibilité.
Le modèle commercial de hCaptcha consistait à faire payer les entreprises qui voulaient travailler avec la classification d’images (pour former l’intelligence artificielle, par exemple) et à payer les sites pour déployer hCaptcha. Comme le trafic généré par Cloudflare est très important, le contrat a été inversé : hCaptcha recevra de l’argent de Cloudflare pour améliorer son infrastructure et fournir le service à l’échelle nécessaire.
Cloudflare affirme que s’il est vrai que le déploiement du hCaptcha est également payant, son coût équivaut à une fraction du reCaptcha. Et bien qu’il ait dit au revoir à reCaptcha, le PDG Matthew Prince déclare dans une déclaration que Google a le droit de faire payer reCaptcha car le trafic généré par Cloudflare impose des coûts importants au chercheur.
