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Les Européens disposeront d’une version spéciale de Google

Google a conclu un accord avec la Commission européenne, l’équivalent de notre Cade, qui va changer le fonctionnement du moteur de recherche dans les pays de l’Union. Parmi plusieurs concessions, Google affichera désormais les résultats de ses concurrents dans des espaces bien en vue. La décision a été prise mercredi (5) devant une Commission pleine de cadres qui pensaient déjà à imposer une amende pouvant atteindre 5 milliards d’euros.

Le procès contre Google a commencé en 2010. Au moins 20 sociétés Internet se sont adressées aux tribunaux pour mettre en cause les pratiques du moteur de recherche : elles ont déclaré que Google utilisait des contenus tiers pour promouvoir ses propres résultats et mettait également en avant ses propres outils pour des recherches spécifiques – par exemple, les voyages ou les achats – tout en accordant peu d’importance aux résultats de ses concurrents.

Bien que le document ait encore besoin d’être consulté, nous savons déjà, à titre préliminaire, que l’Europe a obtenu une série de concessions que Google n’a offertes à aucun organisme de régulation sur la planète ? pas même aux États-Unis.

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Par exemple, la recherche de produits de Google devrait être affichée avec au moins trois autres produits concurrents. Dans la démonstration présentée par le moteur de recherche, trois photos de Google Shopping lui-même et une autre de chaque concurrent (dans ce cas : Supaprice, Kelkoo et Shopzilla) apparaîtront.

L’avocat général de Google a déclaré que les ingénieurs devront apporter des “changements significatifs” à la façon dont la recherche fonctionne en Europe. Néanmoins, Kent Walker a déclaré que l’intention est de résoudre les problèmes conflictuels et d’aller de l’avant.

Cela ne s’arrête pas là. Les concurrents devront payer Google chaque fois que quelqu’un cliquera sur certains types de résultats de recherche. En général, cette détermination s’applique à des recherches spécifiques. Ainsi, un site de voyage (Take Off.com, par exemple) peut entrer dans l’outil de comparaison des prix des billets de Google. Tant que vous payez pour cela.

Les fournisseurs de contenu spécifiques, d’autre part, pourront laisser des résultats de recherche spécifiques, sans préjudice du positionnement dans les résultats de recherche normaux. Si Google lance un site web pour trouver des restaurants, par exemple, Yelp pourrait être exclu de cet outil, mais rester dans l’index des pages de restaurants de la recherche générale.

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Les concurrents de Google ont déjà commencé à se plaindre de l’accord élaboré par le géant de l’internet et la Commission européenne. Ils disent que cela ne leur a pas donné le temps de faire des tests de marché pour s’assurer que les changements auront l’effet escompté.

En tout cas, l’impression générale est que les Européens veulent donner aux sites locaux la possibilité de concurrencer Google, qui est devenu un écosystème de plus en plus fermé. Les outils de recherche spécifiques sont très utiles, mais ils se concentrent toujours sur les résultats propres à Google (évidemment). La Commission européenne a compris que, telle qu’elle se présente aujourd’hui, cette dynamique porte atteinte à la libre concurrence.

L’accord vaut cinq ans. Il devrait également couvrir tous les futurs services de recherche que Google pourrait lancer. En Europe, contrairement aux États-Unis, Google répond en moyenne à neuf recherches sur dix. C’est pourquoi il est si important d’être dans les résultats. C’est comme s’il n’y avait pas d’autre moteur de recherche.

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Maintenant, le plus important : l’algorithme de recherche restera super-secret. Certains concurrents ont demandé à Google d’ouvrir le code du système de recherche, mais la société a protégé l’algorithme de toutes les manières possibles. Cela a fonctionné.

Il convient de rappeler que la Commission européenne contrôle généralement les accords avec les entreprises étrangères. Ils ont fait en sorte que Microsoft installe un écran de choix dans Internet Explorer, au cas où le propriétaire de l’ordinateur voudrait installer un autre navigateur que le Windows standard. Et ils ont ensuite infligé une amende à l’État membre qui n’avait pas mis en place un tel écran. En outre, l’Europe disposait de versions spéciales de Windows sans éléments de système, comme Windows Media Player, par exemple.

A propos de l'auteur

Véronique

La trentaine, maman de deux petits monstres de 10 ans. Je pèse chaque jour le pour et le contre dans l'utilisation des écrans pour mes bambins !
J'écris souvent depuis les transports en commun (#teamTablette).

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