La route solaire est un sujet qui devient et redevient un sujet d’actualité : certains pensent que la technologie est la clé de l’avenir de la production d’énergie propre, tandis que d’autres n’y voient qu’une curiosité ou une expérience qui ne fait que du mal.
Quelle est la vérité ?
Sommaire
Qu’est-ce qu’une route solaire et comment fonctionne-t-elle ?
Le concept de routes solaires (ou Solar Roadways, en anglais) n’est pas nouveau, il est apparu il y a quelques années et consiste à appliquer des panneaux solaires sur les routes, afin qu’ils captent la lumière du soleil et la convertissent en énergie propre et pour les usages les plus divers.
Les cellules photovoltaïques panneaux solaires sont disposés sur les routes dans une sorte de “sandwich”, au-dessus d’une couche d’isolation et sous une autre couche de résine ou de béton translucide (pas complètement transparent, mais laissant passer la lumière).
L’idée des routes solaires est de transformer les routes, les trottoirs et les parkings, entre autres surfaces, en grands panneaux solaires, connectés directement au réseau électrique, de la même manière qu’une ferme solaire (centrales solaires, avec d’énormes panneaux sur une grande surface).
Y a-t-il des routes solaires actives ?
Oui, il y en a un actuellement en activité.
Mais jusqu’à présent, deux routes solaires ont été créées pour être testées dans le monde réel.
Tourouvre-au-Perche en France
La première au monde (ci-dessus) a été mise en œuvre fin 2016 dans le village de Tourouvre-au-Perche, en France, comme test de la technologie, étant désactivée deux ans plus tard. Il était long de 1 km et d’une superficie de 2 800 m², coûtait ? 5 millions, a utilisé un polymère ultra-résistant dans le revêtement et est resté actif jusqu’à récemment.
Conçu pour produire 300 000 kWh d’énergie, son énergie de pointe au début du projet était de 150 000 kWh, tombant peu après à une moyenne de 78 000 kWh en 2018 ; au début de 2019, la moyenne était déjà de 38 000 kWh. Les raisons ne manquaient pas : grâce à leur position fixe, les panneaux captent 30 % d’énergie en moins que s’ils étaient sur un toit, sans compter que la région ne reçoit un fort ensoleillement que pendant environ 44 jours par an.
Le gouvernement français n’était pas satisfait des résultats de l’expérience, qualifiée par la presse locale de “désastre total”, trop coûteuse et moins rentable.
Jinan, capitale de la province du Shandong
En décembre 2017, c’est au tour de la Chine (ci-dessus) de mettre en place sa première route solaire à Jinan, la capitale de la province du Shandong. Le tronçon est long de 2 km et la surface couverte est de 5 755 m², avec du béton translucide dans le revêtement.
Le coût des travaux était de 17 265 000 yens. Le gouvernement chinois affirme que la route pourrait produire 1 million de kWh en un an, bien que les experts contestent ces chiffres.
Une route solaire est-elle viable ?
Le grand problème des routes solaires tourne autour de l’argent, tant pour mettre en œuvre la technologie que pour le retour sur investissement. L’installation de panneaux solaires sur les routes implique un coût beaucoup plus élevé que l’utilisation de cellules sur les toits ou dans les fermes, étant donné la nécessité d’utiliser des matériaux résistants pour supporter le trafic et le poids des voitures et, en même temps, translucides, qui permettent à la lumière de passer.
Le rendement énergétique des routes solaires, comparé au coût, est extrêmement faible, principalement en raison du fait qu’il n’est pas possible pour les panneaux de suivre la position du soleil. Ils n’ont la meilleure période de récolte que vers midi ; le reste de la journée, les ombres diminuent considérablement l’efficacité de l’ensemble.
Dans l’esprit général, les routes solaires ne sont aujourd’hui qu’une curiosité inefficace, qui doit être grandement améliorée pour être le moins viable possible.
Énergétiquement et financièrement parlant.