Telegram et le gouvernement russe ont le vent en poupe depuis l’année dernière. La société a refusé l’ordre du Service fédéral de sécurité (FSB), le successeur du KGB, de remettre les clés de cryptage à six utilisateurs.
Cela s’est traduit par une amende de 14 000 euros, et Telegram a fait appel devant la Cour suprême russe. Mais selon Bloomberg, la juge Alla Nazarova a exigé que la société lui remette les clés de cryptage.
Le FSB a fait valoir devant le tribunal que les clés de cryptage seules ne portent pas atteinte à la vie privée de quiconque, car il serait nécessaire d’obtenir une ordonnance du tribunal pour collecter les données des utilisateurs.
“L’argument du FSB selon lequel les clés de cryptage ne peuvent pas être considérées comme des informations privées défendues par la Constitution est rusé”, a déclaré Ramil Akhmetgaliev, un avocat du Telegram. C’est comme dire : “J’ai le mot de passe de votre e-mail, mais je ne contrôle pas votre e-mail, je n’ai que la possibilité de le contrôler”.
Le FSB affirme que le Telegram a été utilisé pour planifier des attaques terroristes. Et depuis 2016, la Russie dispose de lois antiterroristes qui exigent des applications de messagerie pour permettre aux autorités de casser le cryptage de certains utilisateurs.
L’entreprise fera appel de la décision de la Cour suprême. Le PDG Pavel Durov déclare sur Twitter que “les menaces de bloquer Telegram à moins qu’il ne fournisse des données privées de ses utilisateurs ne porteront pas leurs fruits. Telegram sera synonyme de liberté et de vie privée.
Si la Cour suprême se prononce à nouveau contre Telegram, le service pourrait se voir infliger une nouvelle amende et même être bloqué en Russie, l’un de ses plus grands marchés.
