Facebook envisage d’interdire les annonces politiques sur sa plateforme dans les jours précédant l’élection présidentielle américaine du 3 novembre. Selon Bloomberg, la mesure est en cours de discussion en interne pour tenter d’enrayer la désinformation électorale, mais l’entreprise n’a pas encore pris de décision.
Pour l’instant, Facebook examine comment le changement peut affecter les annonces politiques sans lien direct avec les candidats, comme celles qui encouragent les citoyens à s’inscrire pour voter. La société évalue également comment la décision pourrait interférer avec l’utilisation légitime de la publicité pour que les politiciens puissent atteindre rapidement les utilisateurs et traiter les nouvelles informations pendant la campagne.
Bloomberg ne cite pas ce qui a poussé la société de Mark Zuckerberg à envisager une interdiction. Cependant, il est impossible de ne pas citer Stop Hate For Profit, un mouvement dans lequel des centaines de marques ont décidé de suspendre leurs campagnes publicitaires sur le réseau social afin de faire pression pour des mesures plus vigoureuses contre la désinformation et les discours de haine.
En septembre 2019, Facebook a annoncé qu’il n’effectuerait pas de vérification des faits et qu’il ne serait pas aussi rigide avec les messages politiques parce qu’ils sont d’intérêt public. En juin de cette année, après le boycott des annonceurs, la société a adopté une autre position : elle maintiendra les publications jugées pertinentes, mais avec une alerte si elles posent problème.
Bien que controversée, l’éventuelle interdiction temporaire des publicités politiques aux États-Unis n’aurait pas un impact aussi important sur les revenus de Facebook. Selon l’entreprise, l’investissement de Donald Trump et Joe Biden dans la campagne de publicité sur leur plateforme s’est élevé à 29,2 millions de euros au cours des 90 derniers jours. Le chiffre d’affaires de l’entreprise au premier trimestre s’est élevé à 17,7 milliards de euros US.
Twitter interdit déjà les publicités politiques
Si vous décidez d’une interdiction, Facebook suivra les traces de Twitter, qui bloque les annonces politiques depuis fin 2019. À l’époque, le PDG Jack Dorsey a déclaré que “la portée des messages politiques doit être gagnée et non achetée”. Même avec ce changement, la société a conservé l’autorisation de diffuser des publicités de campagne qui encouragent l’inscription au vote.