Internet

Erreur 451 : il est maintenant facile de savoir si une page a été censurée

L’erreur 404 traditionnelle n’est pas plus frustrante car certains sites (comme Disqus, font le test) sont assez créatifs dans les avertissements de page non trouvée. Mais la page n’est pas toujours manquante : parfois le code 404 (ou d’autres, comme le code 403) apparaît à la place d’adresses qui ont été effectivement censurées. Il existe désormais un code HTTP spécifique pour ces cas : 451.

Ce code a été proposé en 2013, mais ce n’est que maintenant que les membres du Groupe directeur de l’ingénierie Internet (IESG) ? un groupe chargé de fixer certaines normes sur l’Internet ? ont approuvé son adoption. Ils ont dû évaluer plusieurs facteurs pour savoir si la création de ce code a un sens. C’est le cas. L’objectif correspond à un aspect qui gagne de plus en plus en pertinence : la transparence sur le web.

L’idée est simple. Lorsqu’il est confronté à l’erreur 451, l’utilisateur saura à ce moment-là que cette page est inaccessible en raison d’une décision de justice ou d’une interdiction imposée par les autorités de certains pays. Le code 451 a pour signification abrégée “indisponible pour des raisons juridiques”.

  YouTube pour suivre en direct le mariage du prince William avec Catherine Middleton

En plus du code HTTP lui-même, la page doit donner des explications sur les raisons du blocage, notamment l’entité qui a déterminé l’indisponibilité du contenu, la loi qui a été violée, le contexte de la commande, etc. L’important est de bien faire comprendre à l’utilisateur que les aspects juridiques (ou, selon les circonstances, politiques) sont l’empêchement de l’accès à la page, pas les problèmes techniques.

Il ne pourrait y avoir de meilleure allusion, n’est-ce pas ? Le 451 correspond également aux normes du code déjà adoptées. La série 4xx, par exemple, concerne les contenus non disponibles (404 : page non trouvée, 403 : contenu interdit, entre autres), les erreurs 5xx concernent généralement des problèmes de serveur (comme l’erreur 503 : service non disponible), et ainsi de suite.

Un simple code de statut ne mettra pas fin à la censure sur Internet, mais permettra de mesurer l’ampleur du problème. IESG reconnaît lui-même que certains gouvernements peuvent rendre difficile l’adoption du code 451 précisément pour couvrir des actions abusives. D’autre part, rien n’empêchera le nouveau code d’être utilisé par Google, GitHub et tant d’autres entreprises qui sont obligées de bloquer le contenu de leurs services pour des raisons indépendantes de leur volonté.

  Video Direct : la plate-forme d'Amazon pour les producteurs de vidéo indépendants

Les définitions de code doivent encore subir quelques révisions, mais selon l’IESG, l’erreur 451 peut déjà être affichée sur des pages verrouillées.

Mise à jour du 22/12 à 9h00 : Bien que l’indisponibilité du contenu by questions politiques soit l’une des raisons de la création du code 451, il est important de souligner que ni chaque bloc ne peut être considéré comme de la censure. Si une page expose l’intimité d’une personne sans autorisation ou promeut un discours raciste, par exemple, il n’y a aucune sorte d’excès de la part des autorités, au contraire : le blocage est une action attendue. Dans ces circonstances, le code 451 remplit la fonction d’informer le visiteur que cette adresse est inaccessible parce qu’elle viole des lois ou caractérise un crime.

A propos de l'auteur

Ronan

Le Breton de l'équipe ! Développeur back-end dans une startup française. Internet des objets, domotiques, mes sujets de prédilection sont vastes. #teamLinux sur PerlmOl

Laisser un commentaire