Huawei est bloqué par des entreprises américaines et d’autres pays également : la société britannique ARM, qui développe l’architecture présente dans les processeurs mobiles Qualcomm et Samsung, a cessé de faire des affaires avec le fabricant chinois. Elle ne pourra pas utiliser de noyaux avec la technologie ARM, ce qui a un impact sur les futures puces Kirin fabriquées par sa filiale HiSilicon.
ARM a donné pour instruction à ses employés de ne pas “fournir de support, livrer de technologie (que ce soit des logiciels, du code source ou d’autres mises à jour), s’engager dans des discussions techniques ou discuter de questions techniques avec Huawei, HiSilicon ou l’une des autres filiales”, selon des documents internes obtenus par la BBC.
La décision n’affecte pas les transformateurs actuels de Huawei, pas même la puce Kirin 985 ? prochain haut de gamme qui devrait concurrencer Snapdragon 855. Toutefois, les versions futures sont toujours en cours de développement et ne pourront plus utiliser la technologie ARM ; elles devront peut-être être refaites à partir de zéro.
Huawei possède sa propre entreprise de fabrication de processeurs, appelée HiSilicon. Elle est connue pour ses processeurs Kirin présents dans les P30 Pro et P30 Lite, lancés en France. Cependant, ces puces sont construites sur le travail d’ARM.
ARM accorde des licences à des fabricants tels que Qualcomm, Samsung et Apple ; cela implique que leur conception des cœurs de processeur et leur architecture (ou jeu d’instructions) peuvent être adaptées par une autre entreprise.
Dans un mémo interne, ARM explique que la conception de ses processeurs contient “une technologie d’origine américaine”, et qu’elle doit donc se conformer au blocus imposé par le gouvernement Trump. La société a son siège à Cambridge, au Royaume-Uni, et possède une succursale dans la Silicon Valley.
ARM déclare dans une déclaration à la BBC qu’elle “se conforme à toutes les dernières réglementations établies par le gouvernement américain”. Huawei, pour sa part, déclare : “Nous apprécions nos relations étroites avec nos partenaires, mais nous reconnaissons la pression que subissent certains d’entre eux à la suite de décisions motivées par des considérations politiques ; nous sommes convaincus que cette situation regrettable peut être résolue”.
Les pays européens devraient adopter des restrictions à l’encontre de Huawei
Le blocus des États-Unis montre ses effets dans un plus grand nombre de pays. Au Royaume-Uni, les opérateurs EE et Vodafone ont décidé de suspendre la vente des téléphones portables 5G de Huawei.
“Jusqu’à ce que nous obtenions les informations et la confiance qui nous donnent une garantie à long terme que nos clients, lorsqu’ils achètent ces appareils, recevront une assistance pendant qu’ils ont l’appareil avec nous… nous mettons ces appareils en pause”, déclare Marc Allera, PDG des marques grand public du groupe BT, propriétaire d’EE.
Selon Bloomberg, le gouvernement britannique devrait adopter des règles plus strictes pour les activités de Huawei dans le pays, sans l’interdire complètement. En outre, les États-Unis estiment que de nombreux pays européens empêcheront l’utilisation des équipements 5G de Huawei, sans pour autant interdire ses activités sur le continent.