Tout a un revers. Dans le cas de Twitter, la facilité de suivre l’actualité en temps quasi réel ouvre également la voie aux abus et aux manifestations de haine. C’est parce que lorsque des mesures sont prises à ce sujet, il est généralement tard. Conscient des lacunes, Jack Dorsey, le propre PDG de Twitter, a publié une série de tweets promettant des actions : des règles plus strictes entreront bientôt en vigueur.
Il y a plusieurs changements, c’est pourquoi Twitter a créé un calendrier de mise en œuvre. La première des nouvelles règles et procédures débutera le 27 prochain. D’autres mesures seront mises en œuvre au cours des mois de novembre, décembre et enfin janvier 2018.
Les premières mesures visent à lutter contre ce que Twitter qualifie de “nudité non consensuelle”, une tentative apparente de limiter la fuite d’images intimes ou même la pornographie dite de vengeance (vengeance pornographique).
Par défaut, Twitter bloque temporairement le compte de la personne responsable, au moins jusqu’à ce que le contenu illégal soit supprimé. Le blocage définitif ne se produit qu’en cas de récidive. Il s’agit du même traitement accordé aux utilisateurs qui reproduisent ce contenu. Avec les changements, le profil de la personne responsable sera interdit immédiatement et indéfiniment.
Twitter agira également plus activement pour limiter les noms, les descriptions et les images qui expriment la haine, le contenu des groupes qui soutiennent des pratiques violentes pour propager leurs causes et les messages qui encouragent l’agression, l’offense ou les menaces. Les responsables de contenus répondant à ces critères seront également suspendus.
Il est pratiquement impossible d’effectuer ce genre de contrôle avec une simple équipe d’examinateurs. C’est pourquoi certains mécanismes seront créés pour faciliter le travail, parmi lesquels un outil qui permettra à quiconque de signaler un contenu illégal ? dans le système actuel, seuls les rapports des victimes ou des personnes impliquées d’une manière ou d’une autre sont acceptés.
Mais que se passe-t-il si un utilisateur est injustement puni ? Cette possibilité existe. D’une certaine manière, c’est une punition précipitée qui a fait que la question a gagné en pertinence ces derniers jours : l’actrice Rose McGowan a fait bloquer son compte sur Twitter après avoir posté des messages dénonçant le producteur de films Harvey Weinstein pour abus sexuel.
Il semblait que l’actrice était censurée, à tel point que dans Instagram, McGowan a demandé du soutien pour que son compte soit débloqué sur Twitter, une campagne qui a abouti au hashtag #WomenBoycottTwitter. Il y a eu tellement de tweets en sa faveur que le compte a fini par être débloqué quelques heures plus tard.
TWITTER M’A SUSPENDU. DES FORCES PUISSANTES SONT À L’ŒUVRE. SOYEZ MA VOIX. #ROSEARMY #womendontreport
Une publication partagée par Rose McGowan (@rosemcgowan) le 11 octobre 2017 à 9:19 PDT
Plus tard, Twitter a expliqué que la suspension était motivée par la divulgation d’un numéro de téléphone privé dans l’un des messages de l’actrice, un comportement qui est interdit dans le réseau social.
Pour éviter d’autres cas comme celui-ci, Twitter dit qu’il permettra à la personne responsable d’un compte banni de faire appel de la décision. Si l’appel est sans effet, la société expliquera en détail pourquoi le profil a été bloqué.
