Mozilla vient de devenir plus agressif contre le suivi des sites web : ce jeudi (30), le responsable de Firefox a annoncé que dans les prochains mois, le navigateur commencera à bloquer par défaut les scripts qui vous identifient pour afficher des publicités ciblées.
Firefox dispose déjà d’une fonction de blocage de suivi ; en outre, Ghostery, une extension à cet effet, compte plus d’un million d’utilisateurs dans le navigateur de Mozilla. Pourtant, c’est peu de monde comparé à l’ensemble de l’audience de Firefox : il y a plus de 250 millions d’utilisateurs actifs par mois, et seulement 1,3% ont activé la protection native.
La lenteur causée par la surveillance est l’une des raisons pour lesquelles Mozilla cite le fait de laisser la protection activée par défaut: plus de la moitié du temps de chargement d’une page est utilisée pour faire fonctionner les traqueurs. À partir de Firefox 63, les scripts qui prennent du temps à se charger seront bloqués par défaut.
Et dans Firefox 65, l’exécution de ces scripts sera encore plus limitée pour “fournir la protection la plus forte possible, en préservant l’expérience de l’utilisateur” selon Mozilla. Ceux qui utilisent Firefox Nightly testent déjà le bloc de surveillance, et les utilisateurs de la version bêta recevront la nouvelle en septembre.
Mais cela ne peut-il pas être préjudiciable aux entreprises de médias ? Mozilla affirme que cela pourrait encourager un changement : “Bloquer les pop-ups dans la première version de Firefox était la bonne décision en 2004 car cela rendait non seulement les utilisateurs de Firefox plus heureux, mais cela donnait aussi aux plateformes publicitaires une raison de se soucier de l’expérience de leurs utilisateurs. En 2018, nous espérons que nos efforts pour donner plus de pouvoir à nos utilisateurs auront le même effet ?
Il faut rappeler qu’en dehors de Mozilla, Apple a suivi le même chemin : de macOS High Sierra et de iOS 11, les cookies de suivi intersites sont bloqués par Safari, sauf si l’utilisateur visite à nouveau le même site dans les 24 heures (ce qui agace les annonceurs).
